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Municipales à Paris : Bilan et promesses d’Hidalgo

Cet article tiré de l’analyse de "Capital" dans son numéro de mars 2014, met en lumière un article que j'avais publié sous le titre "Les incroyables dérives de la mairie de Paris" ...

 

PARIS LE PLAN SECRET D'ANNE HIDALGO POUR FAIRE VALSER LES IMPÔTS

 

Si elle est élue, les taxes ne croîtront pas d'un centime, promet la candidate. Exact, ce sera de beaucoup plus !

 

Décidément, les socialistes parisiens ont un problème avec les toits. Soucieux de laisser sa marque dans l'histoire, Bertrand Delanoë a dépensé l'an dernier 250 millions d'euros - soit environ 200 euros par ménage de la capitale - pour offrir une nouvelle couverture très tendance au Forum des Halles. En pleine crise économique, il fallait tout de même l'oser. Eh bien, sa première adjointe, Anne Hidalgo, qui espère lui succéder dans le  fauteuil de maire, est à peine moins ambitieuse.

 

Si elle est élue, a-t-elle prévenu, elle «végétalisera» 100 hectares de terrasses au sommet des immeubles de la Ville lumière, car la nature, estime-t-elle, «ne doit pas se cantonner à des parcs fermés». Au tarif catalogue, ce vivifiant apport de verdure au-dessus de nos têtes coûtera pas loin de 150 millions d'euros au contribuable, un quart du produit annuel de la taxe foncière versée à la ville. Mais la candidate, qui a exigé que 30% des végétaux plantés soient des arbres fruitiers, espère sans doute se refaire avec les ventes de cageots...

 

Anne Hidalgo (ni elle ni aucun de ses conseillers n'ont accepté de nous recevoir), vit-elle dans un autre monde, comme Alice au pays des Merveilles ?

 

A l'entendre égrener ses folles promesses et oublier les retenues dans ses additions, on pourrait finir par le croire. Cette Anne Hidalgo, ancienne inspectrice du travail, qui veut transformer Paris en une ville du «faire ensemble» et développer dans la cité «des écosystèmes circulaires», jure en effet pouvoir financer son action sans augmenter les impôts d'un centime.

 

«Cet engagement, je suis sûre de le tenir parce que je connais bien la ville et son fonctionnement», rassure-t-elle ses électeurs dans les meetings. En réalité, la tête de liste socialiste sait parfaitement que cette équation relève du conte de fées. Et qu'elle devra, si elle l'emporte, assaisonner très vite les contribuables de la capitale avec une énorme salière.

 

Selon nos calculs (lire page suivante), la stricte application de son programme imposera en effet dans le meilleur des cas la levée d'au moins 202 millions d'euros de taxes dès l'an prochain, car les collectivités n'ont pas le droit d'être en déficit. C'est l'équivalent d'une hausse de 30% de la taxe d'habitation.

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Méthode de calcul de «Capital»

 

«Pour réaliser ce chiffrage, nous avons repris à la lettre les engagements d'Anne Hidalgo, et nous les avons intégrés dans la comptabilité de Paris, à partir des données du budget prévisionnel 2014. Ces engagements sont les suivants :

 

1) Les impôts n'augmenteront pas.

 

2) Les dépenses de fonctionnement, y compris celles de péréquation, évolueront au même rythme que l'inflation.

 

3) Les dépenses d'investissement, de 8,5 milliards sur la mandature, seront couvertes à hauteur de 15% par de l'autofinancement.

 

4) La baisse des dotations de l'Etat sera limitée grâce à une négociation avec le gouvernement. Nous avons donc considéré qu'elles ne baisseraient pas de plus de 1,5%, un chiffre très optimiste.

 

Nous avons retenu un taux d'inflation de 1% et fait évoluer au même rythme les impôts directs et les dépenses de personnel. Enfin, nous avons pris pour hypothèse une progression de 5% des frais financiers, là encore plutôt optimiste».

Voir page 66 CAPITAL - MARS 2014

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Il faut dire que la situation financière de la capitale, que Anne Hidalgo gère avec Bertrand Delanoë depuis 2001, est loin d'être excellente, contrairement à ce qu’on lit partout.

 

Les billets gratuits pour Paris Bercy coûtent 475 000 euros

 

En douze ans de «saine gestion», le futur ex-maire et sa possible remplaçante Anne Hidalgo ont laissé dériver de 89,4% les penses de fonctionnement par habitant, fait bondir les effectifs de 40 000 à 54 000 salariés, gaspillé des fortunes pour le confort des élus et de leur entourage (la seule fourniture de billets gratuits pour les concerts de Paris Bercy coûte chaque année 475 000 euros au contribuable) et engagé des centaines de millions dans des projets pharaoniques à l'utilité discutable.

 

A elle seule, la construction du stade Jean-Bouin - essentiellement entreprise pour faire plaisir au patron du Stade français, Max Guazzini, un ami de Bertrand Delanoë - a englouti 180 millions d'euros, et le vaniteux chantier des Halles, qui traîne toujours en longueur, plus de 800 millions d'euros.

 

Pour financer tout cela, nos édiles n'ont pas eu la main qui tremble. Une fois épuisées les réserves laissées par jean Tiberi (environ 600 millions d'euros), ils ont fait chauffer les rentrées fiscales comme jamais dans l'histoire de la capitale.

 

Entre l'explosion du taux de la taxe foncière (+ 63,3%), le brutal relèvement de la taxe d'habitation (+ 42% depuis 2007 pour un foyer type, la plus forte augmentation de toutes les grandes villes à l'exception de Marseille), le siliconage de la taxe de balayage (+ 62% en moyenne) et le triplement des droits de mutation immobiliers généré par la hausse du prix du mètre carré, la douloureuse des ménages a grimpé de 82% depuis 2001 - de 58% si l'on défalque l'inflation. Impressionnant non ?

 

Les propriétaires parisiens sont les plus imposés de toutes les grandes villes

 

Et comme cela ne suffisait toujours pas à régler la note de leurs folles dépenses, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo s'en sont allés tirer la sonnette des banques sans le moindre état d'âme. Grâce à quoi, ils ont réussi l'exploit de faire exploser la dette de la ville plus encore que les impôts : en douze ans, elle a été multipliée par quatre !

 

Et peut-être même bientôt par cinq, car, selon une note confidentielle interne, que Capital a pu se procurer, l'ardoise municipale pourrait rapidement croître cette année pour atteindre 4,917 milliards au premier janvier 2015, contre à peine 1 milliard à la fin de l'ère Tiberi. Cette hypothèse ne vaut cependant que pour le scénario le plus « dégradé » examiné par les experts, ce qui est finalement assez rassurant.

 

Chaque fois qu'on leur brandit ce bilan calamiteux, les deux élus opposent invariablement la même réponse en balayant l'air d'un revers de main : les impôts des Parisiens seraient toujours, et de loin, parmi les plus faibles de France, et la dette qu'ils ont  à supporter encore très inférieure à celle des autres grandes villes.

 

Il est étrange que tout le monde gobe ce double argument sans broncher, car lui aussi relève du conte de fées.

 

Si l’on prend en compte (en les lissant sur quinze ans) les droits de mutation immobilière payés lors de l'achat d'un logement, notablement plus élevés à Paris qu'en province, et la taxe de balayage, qui n'existe nulle part ailleurs, les propriétaires de la capitale sont en réalité ... les plus lourdement taxés de toutes les grandes métropoles. Un ménage ayant acquis un appartement de 70 mètres carrés au prix moyen du marché, par exemple, y paiera au total 3 826 euros d'impôts, contre 3 336 à Marseille, 3 186 à Bordeaux et 2 712 à Lyon.

 

Quant à la dette de la ville-1750 euros par habitant - prétendument la plus faible des grandes cités, elle est en réalité supérieure à celle de Strasbourg, de Toulouse, de Rennes ou de Bordeaux. Et au train où vont les choses, elle devrait dépasser sous peu celle de Lyon.

 

Précisons que nous parlons ici de la vraie dette, et non du montant officiel travaillé au pipeau par Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo. Pour en réduire artificiellement le montant, ces apôtres de la transparence ont en effet confié à une association le soin d'emprunter les 160 millions d'euros du chantier de la Philharmonie de Paris - la prestigieuse salle dessinée par Jean Nouvel.

 

Bien sûr, in fine, c'est bien la capitale qui paiera la facture, en reversant pendant des années 15 millions d'euros à l'association. Mais ce subterfuge a permis de ne pas alourdir la dette de la ville avec ces 160 millions.

 

La mauvaise nouvelle, c'est que cette petite combine va coûter cher aux contribuables. Alors que Paris aurait pu obtenir sans problème un taux de 4,2%, l'association n'a en effet pu décrocher mieux que 5,186%. Cela représente plusieurs dizaines de millions d'euros d'intérêts à payer en plus...

 

Les finances de la capitale n'avaient vraiment pas besoin de ça. Dans les prochaines années, elles vont en effet subir de nouvelles contraintes auxquelles personne ne peut rien. La réduction des dotations de l'Etat, d'abord, déjà programmée par l'Elysée. Et surtout, la hausse de la «péréquation», comme disent les technocrates, autrement dit de la part des impôts que la ville devra transférer aux communes voisines, dans le cadre du Grand Paris.

 

Il y a quelques mois, la direction des finances de la mairie a évalué «sans les exagérer ni les minorer» les effets de ces assauts conjugués sur la cassette municipale. Leurs conclusions font froid dans le dos.

 

Si les dépenses continuent d'évoluer au rythme actuel, il manquera de 368 à 614 millions d'euros dans les caisses en 2015. Pour boucher ce trou béant, les experts suggèrent quelques «leviers», parmi lesquels la réduction de l'abattement sur la taxe d'habitation, qui ferait grimper la note de 130 euros par contribuable.

 

Preuve que les tensions ont déjà commencé, Bertrand Delanoë a eu les pires difficultés à boucler son budget 2014. Comme il n'était pas question d'augmenter les impôts en année électorale, il a été contraint de mobiliser les «réserves ultimes» de la ville (excédents de ZAC et mois supplémentaires de droits de mutation) pour plus de 250 millions. Or ces dernières ne pourront servir qu'une fois.

 

La candidate socialiste ne souhaite pas baisser les dépenses d'un centime

 

Anne Hidalgo sait tout cela. Et elle n'ignore pas que, pour remettre de l'ordre dans la maison, la seule solution serait de baisser résolument les dépenses, en laissant fondre les effectifs (il y a de la marge) et en cessant de gaspiller des millions pour réaménager à son goût les places et les avenues de la capitale.

 

Après tout, Paris devrait pouvoir tenir encore quelque temps avec ses Grands Boulevards, son avenue Foch bicentenaire et sa place de la Bastille historique...

 

Hidalgo veut créer des "ambassadeurs du service civique"

 

Mais la candidate socialiste n'en a cure. Dans son programme de 197 pages, elle ne prévoit pas de réduire les dépenses d'un centime: elle s'engage simplement à ne pas les augmenter plus vite que l'inflation. Rien ne dit d'ailleurs qu'elle y parviendrait si elle était élue, car elle compte tout à la fois renforcer les brigades antibruit, étoffer les équipes de nettoyage ou encore embaucher des escouades d'«ambassadeurs du service civique», chargés de sensibiliser les commerçants à l'accueil des personnes handicapées.

 

Quant à son plan d'investissement de 8,5 milliards d'euros, il prévoit la refonte d'à peu près toutes les places de la capitale et la poursuite de l'achat à prix d'or d'immeubles dans les beaux quartiers pour en faire des logements sociaux. A titre d'exemple, la mairie vient de flamber 21 millions d'euros pour 26 appartements avenue George-V...

Philippe Elîakîme pour Capital

 

Certes, rien ne dit que Nathalie Kosciusko-Morizet ferait mieux si elle parvenait à gagner la bataille dans un tel contexte et avec un tel héritage. La tête de liste UMP ne donne pratiquement aucune précision sur la manière dont elle compte réaliser des économies. Mais au moins promet-elle d'en faire, à hauteur de 1 milliard d'euros sur la mandature, et de baisser au passage les effectifs de 2 500. sur les 14 000 embauchés par Delanoë et Hidalgo, ce qui finalement ne représentera pas grand chose !

 

«Au vu de la situation, 1 milliard d'euros ne sera sans doute pas suffisant pour éviter les hausses d'impôts», reconnaissent en privé des membres de son entourage. Mais ce sera déjà un bon début.

 

Cette promesse en l'air a le don d'énerver Anne Hidalgo. «Prétendre faire 15% d'économie sans indiquer les services qui seront supprimés, les équipements qui seront fermés, les prestations sociales qui cesseront d'être versées, ce n'est pas honnête», raille-t-elle. Mais peut-être pourrait-elle commencer par nous dévoiler elle-même avec quels impôts elle compte matraquer les Parisiens l'an prochain.

 

Vous, Parisiens, sachez faire le bon choix dès le 1er tour du 23 mars, car si vous en reprenez pour 6 ans, vous risquez d’voir 6 ans de douleurs. Après tout un conseil de ma part compte peu, mais si j’étais Parisien, je voterais Nathalie Kosciusko-Morizet elle aura le mérite de remettre la ville sur un chemin vertueux en dépit de toutes les embuches que ne manqueront pas de lui mettre sur son chemin les 54 000 employés de la ville bien ancrés à gauche avec leur arme de destruction la CGT !

 

Le 26 février 2014

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27/02/2014
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